piano droit Pleyel n°9 en noyer français frisé, finition rempli ciré

Pleyel n°9 “Art Nouveau” — 1914

Ce Pleyel n°9, fabriqué en 1914 dans le style Art Nouveau “Soleil”, m’a été commandé par le poète Philippe Jaccottet et ce fut un honneur immense de travailler, pour lui, sur un si bel instrument plein de belles promesses tenues. Son meuble en noyer français frisé, dans une finition “rempli ciré”, très chatoyant, est en adéquation totale avec sa sonorité claire et lumineuse.

piano droit Pleyel n°9 en noyer français frisé, finition rempli ciré

Marque : Pleyel
Modèle : n°9
Taille : 1m30
Fabrication : France
Année de fabrication : 1914
Structure : cadre fonte ajourée cordes croisées
Mécanique : Pleyel à simple échappement,
Clavier : 85 notes du la au la, ébène et ivoire d’origine
Pédales : douce et Forté
Ebénisterie : noyer français “Soleil” rempli ciré
Année de restauration : 2022
Lieu de livraison : Grignan (26)

Description de la restauration :
- Restauration du clavier avec préservation de l’ivoire d’origine
- Remplacement cordes et chevilles
- Flipotage et revernissage de la table d’harmonie
- Regarnissage des têtes de marteaux et des feutres et peaux de mécanique/clavier
- Regarnissage des étouffoirs
- Restauration de l’ébénisterie
- Finition “rempli/ciré”
- Réglage complet de la mécanique
- Harmonisation du timbre

Piano vendu

Fabienne JUDONG-MANUEL à propos de son Erard modèle 1 de 1897

2012. Une visite chez Emmaüs. Y’a souvent rien, mais parfois des surprises. On aime y trouver nos meubles au hasard des coups de chance. Mais cette fois, oh, un piano à queue, éraflé, édenté, presque injouable, se tient là et aussitôt on tourne autour et on se prend à rêver. On l’adopte, mais on n’aura pas le temps de le soigner tout de suite. Notre Erard est sorti d’atelier à la fin du XIXeme siècle. Il semble avoir eu de la voix, avant…

2015–2016. On le sort du garage pour intégrer le salon. Paul répare les balafres du meuble, change les ivoires, fait briller les laitons et les vis, redonne du lustre au meuble noir, change des feutres et prépare la mécanique des étouffoirs. Pour le reste il nous faut un facteur de pianos. Mais ce travail n’est pas à la portée de tout le monde. A l’issue de l’intervention d’un professionnel, la mécanique devient « jouable », mais le toucher est moins précis que son petit frère le piano droit. Le son est disparate, notes dures et notes sourdes. C’est raté. OK on a compris, c’est pas à mettre dans les mains d’un technicien de piano ordinaire.

2019. Comment trouver l’une des rares personnes capable de faire renaître cet instrument ancien ?
Quelques recherches sur internet plus tard, les spécialistes de haut niveau et capables de restaurer les pianos anciens, sont rares, mais ça existe encore ! Et justement Marion est en Savoie ; aurait-elle été à Paris que je l’aurais contactée malgré tout.

S’ensuivent 3 jours de travail précis et intense. Enlever les bruits parasites, réglage complet de la mécanique, retour à un enfoncement plus faible, préparation des têtes de marteaux, harmonisation ; Marion respecte la conception de ce piano, et se coltine à la matière. Pas de répit, chaque réglage va être parfait, chaque défaut va être résolu, l’un après l’autre. Pas de concession, pas d’excuse, c’est fait pour marcher, très bien même, et ça marchera.
En 2 jours de travail sur la mécanique, le toucher est métamorphosé, et le son est déjà modifié !
Le 3eme jour porte principalement sur la réharmonisation et la finition du toucher. Là encore chaque timbre est refait entièrement. Les opérations de piquages et de réglages s’enchaînent à un rythme soutenu. Elle maîtrise.

Le piano s’ébroue et (re)trouve une plénitude musicale que je n’imaginais pas.
Ouah que ça peut être beau un Erard !
Géniale la conception ! Et Mozart, Chopin, Debussy, Bach, tout sonne avec du corps et de la subtilité. J’aimerais aussi l’entendre en version Jazz, je parie que tout lui va.

Géniale Marion de mettre un immense professionnalisme et savoir-faire, au service de la musique, à travers un instrument né bien avant nous et qui retrouve un beau présent et un bel avenir.
Et un grand merci pour m’avoir indiqué comment on joue d’un Erard, car seule je n’aurais jamais trouvé.

Le boîteux cheval de pré est redevenu un pur-sang de course.
Et maintenant il transporte le musicien et porte la musique !
Et je n’en reviens pas d’avoir ce piano chez moi.
Merci.